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LFP - ATELIER ARBITRAGE : Budget, l'Assistance Vidéo à l'Arbitrage, les relations avec la DTA....

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Publié le 27/10/2021 - Pas souvent d'accord, les présidents s'accordent cette saison sur un point : l'arbitrage est plutôt déficient. Il fait partie des quatre chantiers de réformes prioritaires lancés par la Ligue. La première réunion de cet atelier, dont Jean-Pierre Rivère, patron de Nice, a la responsabilité, s'est tenue le 12 octobre. Selon plusieurs observateurs, quelques oreilles ont dû siffler.




Côté LFP, le sentiment sur ce sujet est assez clair. « D'une façon générale, l'arbitrage fait l'unanimité contre lui, explique-t-on en interne. Ça ne marche pas. Lors de la première réunion, tout le monde était d'accord sur ce constat. Nous souhaitons tout remettre à plat. » Avec des axes précis : « C'est un État dans l'État. On paie, on est au courant de rien et la Fédération (en charge de l'arbitrage) n'est pas au courant de grand-chose non plus. On a identifié plusieurs problèmes. Le premier est le manque de dialogue et l'opacité du système dans les promotions, les relégations ou les affectations des arbitres. Le deuxième concerne le VAR.

Comment faire pour l'améliorer ?
Il est étonnant, pour ne pas dire plus, que des pénalités soient attribuées aux arbitres si le VAR les déjuge. La troisième interrogation est financière. L'arbitrage français coûte cher (24 M€ payés cette saison par la Ligue, dont 16,3 pour le paiement des arbitres, 5,9 pour le VAR et 1,8 pour la goal line technology). Le nombre de stages facturés est trop important. On a l'impression que l'idée est de faire des arbitres des athlètes de haut niveau. Le but ne devrait pas être de leur faire courir le 100 mètres en 10 secondes. Il faudrait plus de psychologie et moins de course à pied. Enfin, notre volonté d'obtenir des explications sur les décisions prises par le biais de la sonorisation. Ce qui calmerait aussi les joueurs. »




En fait, la nouvelle direction de la LFP n'a pas la même proximité avec Pascal Garibian, directeur technique de l'arbitrage (DTA), que la précédente. Didier Quillot, l'ex-directeur général exécutif de la Ligue, avait une ligne directe avec Garibian et le soutenait la plupart du temps. Mais cette connexion n'existe pas avec les dirigeants actuels de la Ligue, qui ne lui accordent pas une confiance illimitée. Le secteur pro a même poussé pour un changement de tête.

Mais Noël Le Graët, président de la FFF, n'a pas voulu. Aujourd'hui, à la LFP et au sein des clubs, on ne veut pas forcément qu'il parte, mais il faut « qu'il accepte d'évoluer. On ne veut pas diriger l'arbitrage, compétence de la FFF, assure-t-on. Mais aujourd'hui, il y a la muraille de Chine entre les clubs et l'arbitrage. On veut travailler différemment. »




C'est aussi la volonté de Jean-Michel Aulas.
Quand on demande au président de l'OL, membre du comité exécutif de la FFF, préoccupé par une mauvaise gestion du VAR, si l'arbitrage français est un peu « un État dans l'État », comme le suggèrent certains, il répond : « C'est un peu vrai ». Avant de poursuivre : « Pour que l'arbitrage soit indépendant de tout, il faut qu'il ait la possibilité de s'autogérer. Mais l'autogestion n'exclut pas d'écouter un certain nombre de raisonnements des institutions. Si une personne râle, c'est un sujet. Mais quand c'est toute l'institution qui se rend compte qu'il y a des choses qui ne vont pas, il faut plus d'échanges.

Il faut que les erreurs soient reconnues par les arbitres ou par la DTA, y compris à la fin d'un match. À masquer les faiblesses, on crée un doute sur l'état d'esprit et la droiture des arbitres, alors qu'ils exercent en leur âme et conscience. Il faut faire évoluer les choses et s'inspirer de l'UEFA ou d'autres pays, où il y a beaucoup moins de problèmes de VAR qu'en France. »

Conscient que la tension monte, Noël Le Graët, le président de la FFF, a décidé de réagir. « Je reçois la Ligue (Vincent Labrune) et Garibian bientôt (mi-novembre). Il faut se parler. Les arbitres travaillent beaucoup, ils se professionnalisent. Par rapport à il y a quelques années, il n'y a pas photo. Peut-être que le VAR n'a pas apporté ce que l'on attendait. C'est une vraie question à laquelle on doit répondre. Mais le Championnat se déroule dans de bonnes conditions. » Sur l'opacité supposée de la DTA, le patron de la FFF répond : « J'ai demandé à ce que Garibian, ainsi qu'Éric Borghini (président de la commission fédérale des arbitres) expliquent, dans les délais les plus courts, comment ça fonctionne. »

Un dialogue à renouer entre la DTA et les différents acteurs du football

Manifestement, le message est passé auprès de Pascal Garibian, qui soigne sa communication et se montre désormais conciliant. « On est complètement ouverts au dialogue et on se rend autant que possible dans les clubs de L1 et L2 pour échanger librement, assure-t-il. Comme toujours, on a écrit à tous cet été, sept de L1 et cinq de L2 ont répondu. Ainsi, je serai à Lorient. Les joueurs et les dirigeants doivent avoir confiance dans la DTA, et nous travaillons pour améliorer ce qui doit l'être. Mais on ne rendra jamais l'arbitrage parfait.



Les arbitres sont ouverts à communiquer, peut-être plus demain, si les instances le permettent, poursuit-il. Cela mériterait d'être expérimenté, mais pas n'importe comment, ni n'importe quand. Le problème, c'est qu'il y a beaucoup de polémiques instrumentalisées et on refusera toujours de s'y inscrire. Informer et s'expliquer sur un manquement sur le terrain ou du VAR, quand le temps de l'analyse a été respecté, là, il n'y a aucune difficulté. »
 
Mais l'ex-policier se cabre quand sont évoquées les pénalités infligées aux arbitres si le VAR les déjuge. « C'est une énorme bêtise d'imaginer qu'ils sont sanctionnés dans leur note dès que le VAR intervient et que ça les influence. Pas un arbitre ne préfère fermer les yeux sur une erreur ! Ils sont d'abord sanctionnés par rapport à l'erreur technique sur le terrain.

Comme dans les autres pays européens et, surtout, comme avant 2018 (l'introduction du VAR), la note des arbitres centraux, comme celle des assistants, reste impactée s'ils se trompent. Mais le VAR, qui est aussi noté, n'a rien changé à ça. Le seul cas de figure où ils sont désormais davantage impactés est celui où ils ne corrigent pas une erreur manifeste après visionnage des images. Cela n'est arrivé que trois fois la saison dernière. »




Eric WIROTIUS - ARBITREZ-VOUS
Source : L'ÉQUIPE










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