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IFAB : Protocole des Arbitres-Assistants Vidéo (AAV / VAR) Expérimentation & Principes [Année 2018]

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Publié le 23/06/2018 - Introduction : La 130ème Assemblée Générale Annuelle (AGM) de l’International Football Association Board (IFAB) à Cardiff le 5 mars 2016 a approuvé, sur une période de deux ans, la mise en place de « l’expérimentation, en conditions réelles, de l’assistance vidéo pour les erreurs claires dans des situations susceptibles d’influencer clairement le cours d’un match » impliquant un arbitre assistant vidéo (AAV), qui sera officiel de match afin de déterminer si « la mise en place d’AAV améliore le football ».

Cette expérimentation n’a PAS pour objectif d’obtenir 100% d’exactitude pour ce qui concerne toutes les décisions arbitrales. En effet, il n’est pas souhaitable de faire disparaître la fluidité et les émotions du football qui permettent à ce sport de nous faire vivre des actions continues et qui évitent, de manière générale, les longs arrêts de jeu. La philosophie de l’assistance vidéo est donc la suivante :

« Minimum d’interférence – Maximum de bénéfice »

Pour s’assurer que l’arbitre (et non pas l’AAV) reste le principal officiel décisionnaire du match, il prendra toujours une décision (à l’exception d’un incident, en général ‘hors de son champ de vision’, qu’il n’a pas décelé), y compris le fait de décider qu’aucune infraction n’a eu lieu. La décision de l’arbitre peut être modifiée uniquement si la séquence vidéo visionnée indique une erreur claire. Dès lors, la question qui devra se poser n’est donc pas ‘la décision de l’arbitre était-elle correcte ?’ mais 

« La décision de l’arbitre était-elle clairement erronée ? »

Les associations nationales et compétitions sont autorisées à participer à l’expérimentation (ou à utiliser des AAV) uniquement après obtention de la permission de l’IFAB. L’IFAB accorde sa permission exclusivement lorsqu’il est assuré que son protocole sera utilisé dans son intégralité et si les exigences qu’il a définies en matière de formation et de technique arbitre-AAV sont respectées : 

« Un protocole unique – utilisé par tous »


Décisions pouvant être visionnées

Les officiels de match prennent des centaines de décisions à chaque match, y compris lorsqu’ils décident qu’’aucune infraction n’a eu lieu. Il serait impossible, sans changer fondamentalement le football, d’examiner toutes les décisions. Ainsi, l’expérimentation limite l’usage des AAV à 4 catégories de décisions/incidents susceptibles d’influencer clairement le cours d’un match :

• But
• Penalty / Absence de penalty
• Cartons rouges directs (pas les 2èmes cartons jaunes)
• Identité erronée

Dans toutes ces situations, l’AAV intervient uniquement après que l’arbitre a pris une décision (y compris s’il a laissé le jeu se poursuivre), ou si un incident n’a pas été ‘constaté, c’est-à-dire si les officiels de match ne l’ont pas vu.

Principes

Douze principes régissent l’expérimentation de l’AAV

1. La technologie vidéo sera utilisée uniquement pour corriger les erreurs claires et en cas d’incidents graves non décelés dans des situations bien définies susceptibles de changer le cours d’un match: but ou non, penalty ou non, carton rouge direct ou non et identité du joueur à sanctionner (ex. : l’arbitre avertit/exclut le mauvais joueur).

2. La décision définitive sera toujours prise par l’arbitre.

3. Les arbitres assistants vidéo (AAV) sont des officiels de match et les informations qu’ils fournissent à l’arbitre principal doivent être traitées par ce dernier au même titre que les informations qu’il reçoit de la part d’un arbitre assistant, d’un arbitre additionnel ou du quatrième officiel.

4. L’arbitre principal doit toujours prendre ses décisions sans tenir compte de l’existence de l’arbitre assistant vidéo, ce qui signifie qu’il ne peut pas choisir de ne pas prendre de décision et d’attendre les informations de l’assistant vidéo.

En de rares occasions, lorsque la sanction à appliquer – carton jaune ou rouge – ou l’identité du fautif ne sont pas claires, l’arbitre pourra consulter son assistant vidéo.

5. La décision initiale donnée par l’arbitre ne sera pas modifiée à moins que la séquence vidéo visionnée indique avec certitude que la décision était clairement erronée.

6. Seul l’arbitre peut initier un visionnage ; l’AAV (et les autres officiels de match) peuvent uniquement recommander un visionnage à l’arbitre.

7. Quel que soit le processus de visionnage, il n’existe aucune contrainte de temps dans la mesure où l’exactitude de la décision est plus importante que la vitesse à laquelle elle est prise.

8. Les joueurs et les officiels d’équipe ne doivent pas entourer l’arbitre, ni tenter d’influencer l’initiation d’un visionnage, le processus de visionnage ou la décision finale. Un joueur faisant signe à l’arbitre d’initier le visionnage d’une décision sera averti (CJ).

9. Dans la mesure du possible, l’arbitre doit rester ‘visible’ pendant le processus de visionnage pour assurer une certaine transparence.

10. Si le jeu continue après un incident qui est ensuite visionné, toute action disciplinaire prise/requise pendant la période après l’incident n’est pas annulée, même si la décision initiale est modifiée (à l’exception d’un avertissement/une exclusion pour avoir stoppé une attaque prometteuse ou avoir annihilé une occasion de but manifeste).

11. Il existe une période maximale avant et après un incident durant laquelle l’incident peut être visionné.

12. Dans la mesure du possible, le protocole de l’AAV tend à respecter les principes et la philosophie des Lois du Jeu.


Processus de visionnage

L’AAV regarde le match sur des écrans de télévision dans la salle de visionnage qui peut se trouver dans le stade ou à proximité, ou à un endroit plus centralisé (ex. : centre de visionnage centralisé). À des fins d’intégrité/transparence/crédibilité, l’AAV, assisté par un opérateur, dispose d’un accès indépendant, à tous les ‘flux’ de diffusion ainsi qu’au contrôle de leur visionnage, afin que tout visionnage utilise les mêmes images que celles proposées à la télévision.

L’AAV ‘contrôle’ automatiquement chaque situation/décision pour voir si une erreur claire potentielle a été commise dans une situation susceptible d’influencer clairement le cours du match ou si un incident/une infraction grave n’a pas été décelée ; il n’est donc pas nécessaire que les entraîneurs et/ou joueurs demandent un visionnage car si un incident ou une infraction n’a pas été décelée, l’AAV l’aura vu.

Si aucun visionnage n’est nécessaire, il n’est pas obligatoire de communiquer avec l’arbitre. Il s’agit d’un ‘contrôle silencieux’. Si un ‘contrôle’ indique qu’un incident doit être visionné, l’arbitre doit en être informé immédiatement. Par ailleurs, si l’arbitre soupçonne qu’une erreur importante a eu lieu, ou qu’il n’a pas décelé quelque chose d’important, il peut demander un visionnage.

Seul l’arbitre peut initier un visionnage – les autres officiels de match (en particulier l’AAV) peuvent recommander un visionnage, mais seul l’arbitre pourra décider du visionnage ou non, et lui seul décide de l’issue de ce visionnage. L’arbitre peut décider que les officiels de match ont clairement vu l’incident et qu’aucun visionnage n’est par conséquent nécessaire.

Si l’arbitre souhaite un visionnage alors que le jeu est en cours, le jeu doit être interrompu dès qu’il se trouve dans une zone ‘neutre’, c’est-à-dire lorsqu’aucune des deux équipes ne dispose d’une opportunité offensive.

L’arbitre doit clairement indiquer que le processus de visionnage a été initié en signalant les contours d’un écran de télévision ; une décision ne peut être modifiée sans que l’arbitre n’ait fait le signal de visionnage. La reprise du jeu doit être retardée jusqu’à la fin de visionnage ; les arbitres doivent empêcher l’équipe/le joueur ‘fautif’ de reprendre le jeu pour empêcher un visionnage.

Une fois le visionnage initié, l’arbitre peut :

• prendre une décision basée uniquement sur les informations qu’il a reçues de l’AAV ;
ou
• visionner directement lui-même la séquence vidéo avant de prendre une décision définitive (visionnage terrain).

Les visionnages terrain seront utilisés principalement pour les décisions ‘subjectives’, pour faciliter le management du match ou pour ‘appuyer’ une décision. L’arbitre ne devrait pas avoir besoin de demander un visionnage terrain pour les décisions factuelles, telles que la position d’une infraction ou
d’un joueur (ex. : hors-jeu), le point de contact du corps pour une main ou une faute, etc.

L’arbitre peut regarder les images à vitesse normale et/ou au ralenti, mais en général, les ralentis doivent être utilisés uniquement pour déterminer le «point de contact » pour les infractions physiques et les mains ; les images à vitesse normale doivent être utilisées pour déterminer l’« intensité » d’une
infraction ou pour décider si une main était « délibérée ». Les autres officiels de match ne regarderont pas les images sauf si l’arbitre le leur demande.

Pour les infractions passibles d’un carton rouge direct (à l’exception des infractions ayant annihilé une occasion de but manifeste), seul l’incident est visionné. Pour les buts, penalty / absence de penalty et infractions ayant annihilé une occasion de but manifeste, l’arbitre peut visionner l’action jusqu’au début de la phase offensive ayant mené à l’incident et peut visionner, si cela est nécessaire, la récupération de balle à l’origine du début de cette phase de jeu. Les Lois du Jeu n’autorisent pas la modification des décisions de reprise du jeu (corners, touches, etc.) une fois que le jeu a repris. Elles ne peuvent donc pas être visionnées.

À la fin du processus de visionnage, l’arbitre prend la décision définitive et indique clairement l’issue de visionnage, prend/modifie/annule toute sanction disciplinaire (selon le besoin) et assure la reprise adéquate du jeu.

Bien que le processus de visionnage doive être effectué de façon aussi efficace et rapide que possible, l’exactitude importe plus que la rapidité. Les joueurs et les officiels d’équipe ne doivent pas tenter d’influencer ou d’interférer avec le processus de visionnage.

Un joueur qui indique le signal télé recevra un avertissement (CJ) ;
toute personne pénétrant dans la zone de visionnage de l’arbitre recevra un avertissement (CJ) (joueur/remplaçant) ou sera exclue (officiel d’équipe).

Un match ne peut être invalidé pour les raisons suivantes :
• Dysfonctionnement(s) de la technologie AAV (tout comme la technologie sur la ligne de but)
• Mauvaise(s) décision(s) impliquant l’AAV (car l’AAV est un officiel de match)
• La décision de ne pas visionner un incident ou le visionnage d’une situation ne devant pas être visionnée

Formation des arbitres

Cela prendra énormément de temps et de ressources pour former les arbitres et les AAV à utiliser le système d’assistance vidéo de façon efficace, surtout lorsqu’ils sont sous pression dans des situations clés ou complexes susceptibles d’influencer le cours du match. Cette formation sera d’une importance capitale pour l’expérimentation des AAV. La formation aura pour objectif de créer un processus de visionnage efficace afin :

• d’obtenir un niveau élevé d’exactitude lorsque l’arbitre détermine si une décision/un incident doit être visionné(e) et lors de la prise de décision ‘définitive’ (après le visionnage) ;
• de limiter le temps passé à effectuer le visionnage sans en sacrifier l’exactitude.

Analyse des données

L’IFAB a demandé à la KU Leuven (Belgique), une université jouissant d’une grande expérience dans le domaine de l’arbitrage/le football, de recueillir et d’analyser les données concernant l’assistance vidéo.

Délai concernant la décision

L’IFAB espère prendre une décision sur les AAV en 2018, ou en 2019 au plus tard.


GLOSSAIRE


A

Arbitre assistant vidéo assistant (AAVA)*– En général un arbitre en activité ou ex arbitre pour aider l’arbitre assistant vidéo, surtout pour :
• rester focalisé sur le ‘direct’ lorsque l’AAV effectue un ‘contrôle’ ou un ‘visionnage’ ;
• noter les incidents, etc. ;
• communiquer le résultat d’un visionnage aux diffuseurs.

Arbitre assistant vidéo (AAV)*– Arbitre en activité ou ex arbitre pour aider l’arbitre à corriger une erreur claire dans une situation susceptible d’influencer le cours du match (ou si un incident grave n’a pas été décelé) en communiquant les informations après visionnage des images vidéo.

Assistant de visionnage– Personne qui apporte son aide à l’arbitre dans la zone de visionnage de l’arbitre ; cette personne doit être neutre en ce qui concerne les deux équipes concurrentes.

C

Contrôle silencieux– Lorsque l’AAV vérifie une décision/un incident, mais ne communique pas avec l’arbitre (aucune erreur claire identifiée).

O

Opérateur– Personne dotée de connaissances techniques qui aide l’AAV dans la salle de visionnage ; cette personne doit être neutre en ce qui concerne les deux équipes concurrentes.

P

Phase de possession offensive– Le ‘point de départ’ de la période de jeu pouvant être visionnée pour un but, un incident de penalty ou une infraction ayant annihilé une occasion de but manifeste. Il s’agit du début du mouvement offensif qui a mené au but, à l’incident de penalty ou à l’infraction ayant annihilé une occasion de but manifeste et, si cela est nécessaire, montrant la façon dont le ballon a été récupéré au début de cette phase de jeu (mais pas la reprise qui a commencé l’attaque).

S

Salle de visionnage– La pièce/zone où l’AAV, AAVA, l’opérateur, etc. visionnent le match disposent d’un accès indépendant, ainsi que du contrôle des images vidéo du diffuseur. Elle peut se trouver dans le stade ou à proximité, ou à un endroit centralisé (ex. : centre de visionnage)

V

Visionnage terrain– Lorsque l’arbitre décide de visionner les images vidéo dans la zone de visionnage de l’arbitre.

Z
Zone de visionnage de l’arbitre– Endroit ‘visible’ situé en dehors du terrain où l’arbitre peut visionner les images vidéo.

Source : IFAB




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