Publié le 22/06/2018- Stéphane Panont a enfilé deux costumes dans sa vie: celui de policier d'abord comme officier à Paris, puis comme formateur à Nîmes et celui d'arbitre professionnel. Attentif au parcours des Bleus, il l'est tout autant à celui de ses "Bleus", le trio arbitral français envoyé en Russie.
Un homme aux deux uniformes. En pleine Coupe du monde de football, son attention est entièrement tournée vers la Russie. Comme des millions de Français, certes, mais à la différence que Stéphane Panont est derrière "deux équipes françaises", comme il s'en amuse. "Je dois être l'un des seuls en France à supporter deux équipes françaises: celle des joueurs et celle du trio arbitral (Clément Turpin, et ses deux assistants, Nicolas Danos et Cyril Gringore, NDLR)". Car l'homme de 38 ans est arbitre professionnel.
"Ce sont trois amis, j'espère que la France va faire un beau parcours mais si les Bleus ne vont pas au bout, peut-être que mes amis arriveront en finale", lance, enthousiaste, Stéphane Panont.
La saison prochaine, Stéphane Panont officiera en Ligue 2. Cette remontée, après plusieurs saisons en Nationale (l'équivalent de la troisième division), il assure la devoir, en partie, à son nouveau poste. Davantage de temps libre, des plannings plus aménageables: le trentenaire est policier depuis 16 ans. Il est devenu formateur à l'école de police de Nîmes, dans le Gard, après un passage à la brigade des réseaux ferrés puis après avoir passé huit années comme officier de police judiciaire à Paris.
Arbitre en Ligue 1
Sa carrière d'arbitre a débuté en 1998. "Rien à voir avec la Coupe du monde, juste une coïncidence", s'amuse-t-il. D'abord arbitre d'un petit club près de Carcassonne. "Quand on est arbitre, on commence à un petit niveau et on grimpe les échelons", explique-il. Stéphane Panont va les gravir pour atteindre le sommet: il officiera en Ligue 1 lors de la saison 2014-2015. "Il y a une certaine appréhension avant les matchs, quel que soit le niveau, on a la volonté de bien faire."
"Quand la rencontre débute, on est dans une bulle, on se concentre sur une seule chose: le jeu. Un peu comme lors d'une enquête, on ne se disperse pas", poursuit-il.
Policier ou arbitre: aucun de ces rôles n'étaient une vocation ou un rêve de gosse pour Stéphane Pannont. En se frottant aux deux métiers, il y a découvert des points communs. "Ce qu'on partage, c'est vraiment l'esprit d'équipe", glisse-t-il avant de prendre quelques instants pour répondre à une dernière question. "L'arbitrage vidéo? C'est une belle avancée pour le football, ce serait dommage qu'on se passe d'une telle technologie", juge-t-il avant d'aller rejoindre ses élèves pour regarder le match France-Pérou sur le grand écran installé pour l'occasion. Le foot, pas une vocation mais une passion.
Source : BFMTV