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FFF - LFP : François LETEXIER raconte sa course jusqu'aux terrains de LIGUE 1 😀

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Publié le 15/11/2017 - Le plus jeune arbitre de football de l'élite française, 28 ans, raconte sa course jusqu'aux terrains de Ligue 1....

Devant un match de football, le jeu capte bien évidemment l'attention. Mais à chacune de leur décision, ce sont bien les arbitres qui se retrouvent au cœur du débat. À 28 ans seulement, François Letexier fait partie des hommes qui montent dans la profession.

Une jeunesse – la moyenne française des arbitres officiant en Ligue 1 et Ligue 2 est de 37,3 ans pour la saison 2017-2018 – qui contraste avec la sagesse d'un discours posé mais ambitieux. « J'espère continuer longtemps, mais je ne suis pas du genre à me projeter très loin. Tant que j'aurai cette soif d'apprendre et d'être bon et de performer, je continuerai », explique le Breton aux yeux clairs.

Une quinzaine d'années a déjà défilé entre sa toute première expérience sifflet en bouche et son arrivée parmi l'élite de l'arbitrage français. Il se souvient : « J'avais 13 ans lors de mon premier match, près de chez moi [à Bédée, dans l'Ille-et-Vilaine, NDLR]. J'étais mauvais ! Je partais de zéro et je devais tout apprendre, car ce n'est pas inné. » C'est le déclic. Dès lors, il se concentre sur l'arbitrage, séduit par la nécessité de « prendre ses responsabilités, prendre des décisions, trancher ». « J'ai été très bien encadré pendant 7 ans », dit-il pour expliquer sa progression. « Les jeunes qui commencent l'arbitrage ont besoin de ces seniors qui vont les aider à prendre confiance en eux. C'est très progressif, certaines étapes se franchissent très vite. Au fur et à mesure, on passe les divisions. »

En 2016, le baptême du feu

Il obtient à 20 ans le statut d'arbitre fédéral après un examen théorique et pratique qui lui permet, en 2012, d'arbitrer au niveau CFA, puis national. « C'est excitant. On se dit qu'on grandit. Et puis, nous sommes des compétiteurs, au même titre que les joueurs. Quand je passe une division, je veux prouver que j'ai le niveau pour y officier. Comme un joueur qui passerait de la réserve à l'équipe pro. »

L'ascension est toujours plus rapide. En 2012, il est désigné pour arbitrer, en lever de rideau de la finale de la Coupe de France, la finale de la Coupe Gambardella entre Nice et Saint-Étienne au Stade de France. Une étape qu'il voit comme « une récompense du travail fourni, une porte qui s'entrouvre pour la suite avec le monde fédéral senior, une évolution de la CFA 2 vers la Ligue 1 ». Ce qui sera chose faite dès janvier 2016 : François Letexier arbitre une rencontre de Ligue 1. Ce jour-là, Montpellier s'incline à domicile contre Caen (1-2). Un baptême du feu qui figure parmi ses meilleurs souvenirs. « Plus que le déroulé du match, ce sont les émotions que ça génère, le sentiment de satisfaction d'en arriver là, même si les défis restent nombreux à relever. »

Pour garder une forme d'équilibre en côtoyant « le monde extraordinaire du foot », François Letexier, qui a besoin « d'une vie ordinaire à côté », a conservé son activité d'huissier, en plus de celle d'arbitre. Le jeune Breton s'est installé parmi la vingtaine d'arbitres (21 très précisément) affiliés aux rencontres de Ligue 1. Il est même celui qui a arbitré le plus de matches (8) après 12 journées cette saison. À ceux qui verraient dans sa jeunesse une faiblesse à exploiter, il oppose ses « armes » : « mon management, ma manière de faire, de communiquer avec le joueur ». « Je n'attends pas que le joueur se comporte avec moi comme il se comporterait avec un arbitre qui a 15 ans de L1. C'est à moi de m'adapter. Ce n'est pas une source de pression mais plutôt un axe d'apprentissage. »



L'importance de la psychologie


Pour ne pas se laisser submerger par les enjeux colossaux autour du football, François Letexier s'impose une discipline s'appuyant sur les deux piliers de l'arbitrage : la technique et la psychologie. « L'arbitrage doit être similaire quel que soit le niveau », affirme-t-il. « Cette impartialité, cette capacité à juger, ce sont les valeurs de l'arbitrage. » Alors que des voix s'élèvent régulièrement pour tancer le niveau des arbitres de l'Hexagone, le Breton estime lui que le niveau de professionnalisation progresse. La Direction technique de l'arbitrage (DTA) réunit l'ensemble des arbitres plusieurs fois par an. « Nous avons des entraînements en commun, nous sommes mis entre les mains des préparateurs physiques de la DTA, nous avons du travail technique, en salle, basé sur des vidéos, un peu de préparation mentale. Cela nous permet aussi d'être ensemble, d'échanger nos expériences. Hors stages, je m'impose une préparation similaire en individuel. »

Il s'agit de limiter le risque d'erreur. « L'idée est de se dire qu'en faisant une erreur sur un match, ce qui peut arriver et arrivera encore, comment je rebondis ? Comment, une fois qu'elle est commise, faire en sorte de passer à autre chose, se concentrer sur la décision d'après », dit-il pour expliquer sa démarche. Son plus mauvais souvenir remonte à mars 2017, quand il reconnaît auprès des dirigeants niçois s'être trompé en n'accordant pas un penalty évident lors d'un match nul (2-2) face à Caen.
Rituel de semaine de match

Avant chaque match, il y a une préparation technique. « On visionne les matches précédents des équipes concernées pour essayer d'avoir une lecture tactique et de repérer les particularités, qu'elles soient tactiques ou sur des joueurs. » Mais en quoi le style de jeu des équipes est-il un paramètre à prendre en compte pour les arbitres ? « Tous ces détails vont influencer notre placement », répond-il. « Une équipe au jeu direct, qui joue dans la profondeur et mise sur la vitesse de ses attaquants, on doit être dans l'anticipation. Le défenseur est à même d'envoyer le ballon directement, et on peut se retrouver très vite à 40 ou 50 mètres de l'action. Anticiper facilite la prise de décision. À l'inverse, si une équipe joue en possession et aime avoir le ballon en phase offensive, on va faire évoluer notre placement sur une phase de recul, pour les laisser développer leur jeu et ne pas se retrouver dans la zone de construction et gêner ou toucher le ballon. »

Soumis au rythme imposé par la Fédération française de football (FFF), un arbitre figurant parmi les 11 meilleurs du pays et officiant en L1 – les « F1-Elite » – peut espérer toucher environ 12 000 euros par mois (6 287 euros brut d'indemnité mensuelle fixe, plus 2 931 euros par match, à raison de deux par mois en moyenne, NDLR). Des montants très éloignés de ceux des joueurs mais susceptibles de susciter des vocations.

Source : LE POINT






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