Publié le 05/10/2017 - Un exemple de la violence sur les stades était porté ce jeudi 5 octobre devant le tribunal correctionnel de Dijon. Un footballeur était jugé pour avoir donné un coup de tête à un arbitre, l’an dernier, au cours d'un match de Promotion de Ligue à Semur-en-Auxois.
Imaginez la scène. Nous sommes le 20 mars 2016. Sur le stade de Semur-en-Auxois, l'équipe locale affronte celle de Montbard/Venarey. Sur la fin du match, un joueur de Venarey invective l'arbitre, ce qui lui vaut un carton rouge. Avant de quitter le terrain, le joueur sanctionné s'avance vers l'arbitre et lui donne un « coup de boule». La victime s'en tire avec un hématome, mais ces violences inadmissibles lui font arrêter le match.
Conséquences de cet acte : le soir-même, le président du club Montbard/Venarey a exclu son joueur. La Ligue de football l'a par la suite interdit de terrain pour deux ans. L’Union Nationale des Arbitres de Football a décidé de poursuivre le joueur violent en justice.
Tous les protagonistes absents du procès
Mais toute cette agitation était étrangement bien absente au tribunal de Dijon. Le prévenu n'était pas là, aucun avocat non plus et aucun représentant de l'Union des arbitres. La présidente du tribunal n'a pas manqué de le faire remarquer, en soulignant que ce dossier avait dans un premier temps été classé sans suite, avec un simple rappel à la loi. C’est sur l’appel et l’insistance de l’Union Nationale des Arbitres de Football que l’affaire avait finalement été portée devant le tribunal. Celui-ci a prononcé une peine conforme aux réquisitions clémentes du ministère public : 100 euros d’amende.
L’UNAF va faire appel
Le président du club Montbard/Venarey, Robert Bilbot, estime que son joueur était suffisamment sanctionné par son éviction et son interdiction de terrain, et que la nature des faits ne justifiait pas d’encombrer les tribunaux. Mais de son côté l’UNAF, l’Union Nationale des Arbitres de Football, rappelle qu’un arbitre est délégataire d’une mission de service public, et qu’à ce titre les violences à son égard sont qualifiées de délits. Elle a fait de la lutte contre ces agressions son cheval de bataille.
L’UNAF Bourgogne avait signé il y a deux ans une convention avec le procureur général auprès de la cour d’appel de Dijon, pour que ces dossiers soient traités plus efficacement. Jugeant la peine prononcée ce jeudi inférieure à ses attentes, le président de l’UNAF Bourgogne, Laurent Bollet, annonce son intention de faire appel de ce jugement : « nous allons demander des dommages et intérêts pour l’arbitre, pour l’UNAF, et faire en sorte que cette sanction soit aggravée en appel ».
Source : L'UNION