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SAFE - TRIBUNE : Si même les plus sages s'y mettent...

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Publié le 21/12/2016 - Le football nous avait, hélas, habitué aux déclarations puis aux « Twitts » d'après-match pour critiquer l'arbitre les jours de défaite, pour protéger son club, son entraîneur ou ses joueurs... C'est tellement plus simple de tout mettre sur le dos de l'arbitre !

Nous avions vu apparaître une menace nouvelle : celle de porter plainte contre un arbitre s'il jugeait les fautes différemment de sa perception. Et voilà que maintenant, ceux que l'on croyait parmi les plus sages d'entre tous s'y mettent : l'exemplaire président monégasque crie au complot des arbitres français quand le coach d'Arsenal, habituellement si fair-play, dénonce les prestations des arbitres anglais.

Mais oublient-ils tous qu'il n'y a pas une activité plus contrôlée que celle des arbitres des championnats professionnels : un observateur présent dans le stade à chaque match qui débriefe dans le détail ce qu'il a vu après la rencontre et adresse une mauvaise note qui fait descendre chaque année deux ou trois arbitres de Ligue 1 en Ligue 2, une cellule d'analyse vidéo qui vient à posteriori décortiquer tout le match et faire baisser la note si un fait a échappé à l'observateur puis un débriefing personnalisé quelques jours plus tard entre l'arbitre et son manager de la fédération à partir d'une analyse vidéo, le manager ayant également une influence sur la suite de la carrière de l'arbitre et sur ses prochaines désignations.

Dans quelle autre activité connaît-on autant de contrôle ?
Et malgré cela, les critiques continuent, oubliant également que les statistiques parlent pourtant en faveur des arbitres : sur près de 400 décisions ou non-décisions prises en 90 minutes de match par l'arbitre, plus de 95 % d'entre elles ne souffrent d'aucune interprétation : qui dit mieux ? Et si dans les 5 % restant, une erreur est majeure et influence le résultat, la sanction est immédiate.

Et les sanctions ne manquent pas du reste : la Commission Fédérale des Arbitres (CFA) se charge régulièrement de « suspendre de désignation » tel ou tel arbitre suite à une prestation ou à un comportement qu'elle juge inapproprié. Et les Présidents savent bien qu'en cas de besoin, ils peuvent intervenir auprès de la CFA pour qu'elle entende l'arbitre concerné.

Mais ils préfèrent critiquer publiquement au travers des médias... en sachant que les sanctions, pour eux, ne viendront pas ou resteront symboliques !

Quelle image donnent-ils de notre football, eux qui savent pourtant que cette image doit être soignée pour attirer de nouveaux partenaires et encore plus de spectateurs et de familles dans les stades ?
Quelle exemplarité donnent-ils à ceux qui les admirent, en particulier les enfants qui seront ensuite tentés de les imiter ?

Savent-ils qu'en agissant ainsi, ils mettent directement en danger ceux qui arbitrent avec passion (il en faut parfois !) dans les plus petites catégories de Districts et de Ligues ? Chaque saison, ce sont plus de 500 agressions physiques qui sont dénombrées envers tous les collègues, pourtant chargés de par la Loi d'une mission de service public ?

Mais si les grands se permettent de tels comportements, comment imaginer qu'ils ne se reproduisent pas sur tous les stades de France ?

Alors, oui, trop c'est trop et il est plus que temps que les instances du football changent de braquet pour sanctionner tous ces comportements qui vont finir par détruire notre sport.

D'autres sports collectifs le font avec constance pour préserver leurs valeurs : le football ne devrait-il pas profiter des réflexions en cours sur le futur plan stratégique de la LFP ou des prochains débats préalables à l'élection du futur Président de la FFF pour placer l'exemplarité des acteurs au cœur de notre sport ?

Tout cela peut sembler utopique, mais n'est-ce pas cela qu'attendent sur le fond les vrais amateurs de football, qui ne comprennent pas qu'on laisse leur sport ainsi s'autodétruire ?

Et en cette période de rêve qu'apportent les fêtes de fin d'année, rêvons que la sagesse de Noël éclaire tous les acteurs du football. Comptons également sur les enfants qui les admirent pour leur rappeler que, dans bien des régions de France, quand on ne sait plus rester sage, ce n'est plus le Père Noël qui passe mais le Père Fouettard ! Ceux qui dirigent la destinée de notre football feraient bien de s'en inspirer...

Source : SAFE







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