Publié le 17/12/2016 - Fredy Fautrel, natif d’Avranches, dans la Manche, arbitre son dernier match de Ligue 1 ce samedi après-midi, lors de Guingamp - PSG (17 h.) L’occasion de retracer une carrière riche en émotions, en souvenirs, et d’évoquer l’avenir du métier d’arbitre....
Fredy Fautrel, qu’est-ce qui vous a amené à cette profession d’arbitre ?Mon père était arbitre de Ligue, jusqu’en DH ou DHR. Puis, il faut dire les choses clairement, je n’avais pas énormément de talent en tant que joueur, et notamment en tant que gardien de but, puisque c’était mon poste. Je voulais m’essayer à d’autres sports, mais mon père m’a dit : « Vu que tu adores le foot, tu devrais essayer de passer arbitre. » Donc à 13 ans et demi, j’ai franchi le pas, en mars 1986, et ça m’a tout de suite beaucoup plu.
Qu’est-ce qui vous attirait dans ce rôle-là ?
Encadrer, conseiller, être juste. J’adore la justice, j’aime être au service des autres. C’est une fonction noble, parce que pour moi, l’arbitre est au service du football, et du jeu. Ça me correspondait bien dans ma personnalité, avec le respect des règles.
À 22 ans, vous arbitriez en National. Vous étiez l’un des plus jeunes à arriver à ce niveau-là si vite…
Je crois que j’étais le plus jeune. Un tout petit peu avant mes 22 ans, je suis passé en National. Sûrement un peu trop tôt, parce que je suis redescendu de catégorie. Parce qu’on n’a pas la maturité suffisante pour être à ce niveau-là, ou pas encore assez bien préparé parce qu’en même temps, j’avais le service militaire. Donc j’ai subi une rétrogradation en CFA, qui m’a fait beaucoup de bien. Quand on est confronté à l’échec, on apprend toujours plus vite que dans la réussite perpétuelle. Ça met un petit coup de pied aux fesses, et ça m’a, à mon avis, permis de rebondir et d’appréhender la suite dans de meilleures conditions.
Le 2 août 2003, cela vous évoque quel souvenir ?
Ça devait être mon premier match en Ligue 1, un Lille-Metz. Ma première désignation était prévue sur un Toulouse-Strasbourg, mais j’ai eu une petite alerte à un adducteur lorsqu’on était en stage aux Arcs. On a repoussé mon début au week-end suivant, le 10 ou 17. Mais en août 2003, c’est une certitude.
Depuis ce match-là, beaucoup d’autres ont suivi…
J’ai eu beaucoup de chance, parce que j’ai réussi à former des équipes avec des hommes extraordinaires, comme Cyril Gringore, qui est mon assistant actuel et qui part, avec Clément Turpin, pour l’aventure Coupe du Monde 2018. On a été ensemble pendant plus de dix ans. J’ai eu aussi Fabrice Meslin, qui est originaire de Caen, pendant 7 ans. Ça m’a beaucoup apporté, aidé. On parle beaucoup des équipes sur le terrain, mais pas souvent des équipes arbitrales. J’ai eu cette chance d’être accompagné par deux ou trois garçons extraordinaires. Ça fait partie de la réussite. Après, on a eu du travail. Ça a basculé du bon côté, dès le départ. À force d’abnégation, de persévérance, on a gravi les échelons, petit à petit.
Quels souvenirs qui vous resteront en mémoire de toutes ces années ?
Il y en a plein. Les bons, et les mauvais. Mais même les mauvais, on en garde quand même quelque chose de sympa. Les finales de Coupe sont des moments importants en France. Quand vous avez vos proches qui sont dans la tribune, que vous leur faites un petit signe, ce sont d’émotions particuliers. La Marseillaise avec vos enfants face à vous... Je retiendrai ces deux finales. Celle de la Coupe de France est, à mon avis, la plus belle en France. Elle touche tous les clubs, tout le football français. Il y a un engouement particulier. Le bon et le mauvais souvenir, c’est mon plus beau match en termes d’affiche. J’ai arbitré, au centre, un Liverpool-Naples, qui pouvait me faire basculer sur la Ligue des Champions. Et sur cette rencontre, il me manque un carton rouge. Le très haut niveau, ça se joue à des détails. Et moi, c’est ça qui ne m’a pas permis de basculer sur la Ligue des Champions. À côté de ça, il y avait une ambiance extraordinaire. On a eu un scénario particulier, parce que Naples avait gagné 1-0 à l’aller, et menait 1-0 encore à la mi-temps. Steven Gerrard, qui revenait de 5 mois de blessure, est entré à la pause, et marque les trois buts derrière pour la qualification de Liverpool, donc je ne vous explique pas l’ambiance extraordinaire à Anfield. En parlant d’aventure humaine, j’ai eu cette chance de participer à l’Euro 2012 en Pologne-Ukraine avec Stéphane Lannoy, et puis au dernier Euro en France, avec Clément Turpin.
J’ai eu beaucoup de chance, parce que j’ai réussi à former des équipes avec des hommes extraordinaires, comme Cyril Gringore, qui est mon assistant actuel et qui part, avec Clément Turpin, pour l’aventure Coupe du Monde 2018. On a été ensemble pendant plus de dix ans. J’ai eu aussi Fabrice Meslin, qui est originaire de Caen, pendant 7 ans. Ça m’a beaucoup apporté, aidé. On parle beaucoup des équipes sur le terrain, mais pas souvent des équipes arbitrales. J’ai eu cette chance d’être accompagné par deux ou trois garçons extraordinaires. Ça fait partie de la réussite. Après, on a eu du travail. Ça a basculé du bon côté, dès le départ. À force d’abnégation, de persévérance, on a gravi les échelons, petit à petit.
Quels souvenirs qui vous resteront en mémoire de toutes ces années ?
Il y en a plein. Les bons, et les mauvais. Mais même les mauvais, on en garde quand même quelque chose de sympa. Les finales de Coupe sont des moments importants en France. Quand vous avez vos proches qui sont dans la tribune, que vous leur faites un petit signe, ce sont d’émotions particuliers. La Marseillaise avec vos enfants face à vous... Je retiendrai ces deux finales. Celle de la Coupe de France est, à mon avis, la plus belle en France. Elle touche tous les clubs, tout le football français. Il y a un engouement particulier. Le bon et le mauvais souvenir, c’est mon plus beau match en termes d’affiche. J’ai arbitré, au centre, un Liverpool-Naples, qui pouvait me faire basculer sur la Ligue des Champions. Et sur cette rencontre, il me manque un carton rouge. Le très haut niveau, ça se joue à des détails. Et moi, c’est ça qui ne m’a pas permis de basculer sur la Ligue des Champions. À côté de ça, il y avait une ambiance extraordinaire. On a eu un scénario particulier, parce que Naples avait gagné 1-0 à l’aller, et menait 1-0 encore à la mi-temps. Steven Gerrard, qui revenait de 5 mois de blessure, est entré à la pause, et marque les trois buts derrière pour la qualification de Liverpool, donc je ne vous explique pas l’ambiance extraordinaire à Anfield. En parlant d’aventure humaine, j’ai eu cette chance de participer à l’Euro 2012 en Pologne-Ukraine avec Stéphane Lannoy, et puis au dernier Euro en France, avec Clément Turpin.
Dans le rayon mauvais souvenir, il y a aussi ce fameux match à Lyon, face à Monaco (2-3), où vous avez pris la parole publiquement pour reconnaître vos erreurs.
Il n’y a pas que celui-là (rires). Je me souviens d’un Auxerre-Marseille, où on est complètement passé au travers. D’un Lens-Marseille, où on avait reçu des menaces de mort. Mais effectivement, en termes d’arbitrage pur, sur ce match, c’est Lyon 2 Arbitre 3 (rires). On a trois buts accordés sur hors-jeu, donc bien évidemment, en tant qu’arbitre central et capitaine du navire, c’est que je n’ai pas réussi à amener mes garçons à être suffisamment concentrés ou forts pour voir. Et puis moi-même, je n’ai pas été très bon sur ce match-là. C’était une rencontre… je ne vais pas dire à oublier, parce que les échecs et les erreurs font partie de la carrière d’un arbitre. Ça m’a permis d’être confronté à une vague médiatique qu’on a réussi à étouffer en adoptant une posture et une communication adéquates, parce qu’on a pris la parole avec le président Jean-Michel Aulas, directement sur Canal +. Ce n’est jamais simple, quand vous prenez la parole sur un plateau pour dire que vous vous êtes grandement trompés. La carrière d’un arbitre ne peut pas être toute rose, et faite de bons souvenirs. Ce n’est pas possible, parce que sur n’importe quel match, on fait des erreurs, avec plus ou moins d’importance. On ne peut jamais faire un sans-faute.
Est-ce que quelque chose change dans l’approche de ce dernier match ? Quels sentiments vous animent ?....
Il n’y a pas que celui-là (rires). Je me souviens d’un Auxerre-Marseille, où on est complètement passé au travers. D’un Lens-Marseille, où on avait reçu des menaces de mort. Mais effectivement, en termes d’arbitrage pur, sur ce match, c’est Lyon 2 Arbitre 3 (rires). On a trois buts accordés sur hors-jeu, donc bien évidemment, en tant qu’arbitre central et capitaine du navire, c’est que je n’ai pas réussi à amener mes garçons à être suffisamment concentrés ou forts pour voir. Et puis moi-même, je n’ai pas été très bon sur ce match-là. C’était une rencontre… je ne vais pas dire à oublier, parce que les échecs et les erreurs font partie de la carrière d’un arbitre. Ça m’a permis d’être confronté à une vague médiatique qu’on a réussi à étouffer en adoptant une posture et une communication adéquates, parce qu’on a pris la parole avec le président Jean-Michel Aulas, directement sur Canal +. Ce n’est jamais simple, quand vous prenez la parole sur un plateau pour dire que vous vous êtes grandement trompés. La carrière d’un arbitre ne peut pas être toute rose, et faite de bons souvenirs. Ce n’est pas possible, parce que sur n’importe quel match, on fait des erreurs, avec plus ou moins d’importance. On ne peut jamais faire un sans-faute.
Est-ce que quelque chose change dans l’approche de ce dernier match ? Quels sentiments vous animent ?....
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